Onkalo, à l’ouest de la Finlande, est un futur centre d’enfouissement de déchets radioactifs ...

LE TEMPS ONKALO CRÉATION 2016, création artistique transdisciplinaire, réitère un questionnement sur l'enfouissement des déchets nucléaires, en croisant le regard d'une équipe artistique inédite et d'un scientifique, lors de résidences-créations d'une semaine. Ainsi, au fil de chacune de ces étapes se construit une œuvre à part entière, le meta projet qui relie chaque étape et donne du sens à l’ensemble.

LES RÉSIDENCES CRÉATIONS


LE TEMPS ONKALO # 4 _ La Nuit va être longue

samedi 5 novembre 20h, à La Maison du théâtre - Brest dans le cadre du festival Obliques

 

mise en scène - création musicale Jean-Luc Aimé texte Jessica Roumeur Scénographie regard extérieur Rémi Boinot vidéo Aurelie Dupuy conseil vidéo Thierry Salvert Julien Cadilhac création et construction Christophe Derrien avec Jean-Luc Aimé, Jessica Roumeur production Le Cri suspendu co-production La Maison du théâtre.

Résidence artistique À la MdT, Studio René Lafite du 1er au 4 novembre 2016

Création le 5 novembre 2016

AGORA organisé par le groupe inflexion, en présence d'un spécialiste du nucléaire Michel Marzin, ancien directeur du site de Brennilis

>> en savoir plus et réserver sur le site de la maison du théâtre


Pour cette 4e création, une nouvelle équipe artistique est constituée.

 

Jessica Roumeur poursuit son travail d’écriture entamé lors des itérations #2 et #3 du Temps Onkalo.

 

Cette résidence-création rendra compte également des étapes précédentes, et constituera ainsi le début de notre méta-projet.

 

 

 

Synopsis :

 

À Onkalo, en divers espaces-temps du centre d'enfouissement de déchets nucléaires, différents personnages affrontent leur solitude, se rencontrent, veillent ou tentent d'apporter une réponse à l'absurdité que ce lieu représente. C'est d'ici, emprisonnée dans le granit de son palais, que la Déesse Radioactivité s'adresse à eux comme à nous.

 

 

 

Intentions :

 

Quel message pourrait être assez universel pour exister 100 000 ans, traverser des ères glaciaires, et dissuader les générations futures d’explorer à leur tour ce qui sera devenu un mystère du passé ?

 

Nous questionnons ce défi insensé du nucléaire, plein de risques, qui dépasse techniquement et philosophiquement tout ce que l’homme a pu entreprendre jusque-là.

 

 

 

Perspective de développement _ travail en résidence :

 

mise-en-scène, création video

 

 

 

L'autrice travaille encore le texte. En amont de la résidence, le travail de création musicale sera développé.

 

Cependant à la lumière de nos précédentes itérations et du travail, la mise en scène commence à se dessiner.

 

L'espace scénographique est parfois totalement lieu de l'action, parfois, lors de séquences musicales, le comédien quitte son personnage et redevient musicien;

 

D'autre part, je souhaite établir un lien entre la déesse Radioactivité et la statue du Commandeur, l'enfermement de l'un et l'autre dans le granit n'étant qu'un des éléments communs ; Le pouvoir quasi divin accordé au nucléaire par les hommes, en fait un instrument de la vengeance divine, nous retrouvons un thème très ancien et très général, auquel Molière et Mozart, ont donné une forme immortelle.

 

Nous travaillerons lors de notre résidence sur ces articulations.

 

Jean-Luc Aimé

 

 

 

 

 

Note d’écriture

 

 

 

Lorsque le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986, je n’avais pas encore 2 ans. Par chance, nous, français.es, avons été épargnés de ce nuage radioactif qui s’est arrêté à nos frontières… Je n’y ai pas / plus pensé. Tchernobyl est devenu pour moi un mot aux sombres connotations mais bien lointaines de mon quotidien.

 

 

 

Il y a un peu plus d’un an, j’ai lu La Supplication de Svetlana Alexievitch. L’onde de choc, près de vingt ans plus tard, venait de me percuter, en plein dans la chair. Puis le film Into Eternity de Michael Madsen m’a appris l’existence du centre d’enfouissement finlandais en construction et a creusé dans mon bon vieux vertige du temps…

 

Lorsque j’ai rencontré Jean-Luc Aimé et qu’il m’a proposé de participer à l’une des itérations de son Temps Onkalo cela sonnait donc comme une évidence. Est né de nos échanges un texte que j’ai intitulé La Nuit va être longue… Je l’ai écrit en fouillant dans ce vertige, dans mes indignations et inquiétudes face aux dangers du nucléaire et dans les questions que mon ignorance générait.

 

Jessica Roumeur

 

 

 

Extraits de texte :

 

 

 

…/…

 

 

 

La savante :

 

… écoutez, votre angoisse est palpable, hein. Et elle est tout à fait entendable, d’accord. Mais si je peux me permettre, hein, je voudrais vous faire part d’une information, hein, qui pourrait bien vous être profitable, hein, et je l’espère, vous apaiser, d’accord. Alors voilà : « pour vous dire la vérité, les radiations n’affectent pas les gens qui sourient, mais ceux qui sont soucieux. » Hein, d’accord ? C’est vu ?

 

A l’assemblée : D’autres questions ?

 

 

 

…/…

 

 

 

La gardienne :

 

 

 

… J’suis l’âme gardienne de ce sanctuaire. Un sanctuaire où les enterrés ont été rendus à la terre vivants. Rendus à la terre vivants. Murés. Cachés des yeux des vivants. Les humains ont enseveli leur culpabilité. Ils ont déposé loin de leurs consciences, les traces de leur orgueil. Les p’tits Prométhée du vingtième siècle !

 

J’vais attendre ici. J’vais pas bouger. J’vais pas dormir. J’vais veiller le temps qu’il faudra. 100 000 ans. Ouais m’dame. J’vais veiller 100 000 ans à ce que personne ne pénètre dans ce sanctuaire. La nuit va être longue…

 

 

 

La Déesse Radioactivité :

 

 

 

… Dans ces galeries souterraines, ils m’ont rangée. Ils ont colmaté, étanchéifié, éteint la lumière, puis ils sont sortis. Ils ont blindé la porte gigantesque de ma dernière demeure et l’ont rendue invisible, fondue dans le décor. Ils ont fait pousser par-dessus de l’herbe, des fleurs, des arbres. Les oiseaux ont pris le relai du boucan d’enfer qu’ils ont fait pendant un siècle. Depuis, c’est le silence, la mélodie de la nature. Le pas sourd des animaux dans la neige, le chant du merle noir, du rossignol à flancs roux, de la chouette épervière, des mésanges lapones et du pic noir frappeur. Ils m’ont emmurée vivante et m’ont laissée là. Ils m’ont confiée à l’oubli, pour les siècles des siècles, pour l’éternité... …/…

 

 

 

L’équipe

 

 

Jean-Luc Aimé

 

Après ses études musicales et instrumentales, Jean-Luc Aimé enseigne 2 ans, puis devient violoniste du groupe Art Zoyd, de Univers Zéro en Belgique, et du groupe Stabat Stable, (Gainsaid facts) avec lesquels il sillonne le monde, (1982 /1990).

 

Avant de monter son propre studio de création il y a 25 ans, Jean-Luc Aimé a démarré un travail de recherche qu’il poursuit toujours sur l’énergie du son et de la musique et sur les symboles sonores, il devient ethno-sono-musicothérapeute. Il intervient aussi dans différentes écoles supérieures d’art en France et en Suisse.

 

Compositeur, poli-instrumentiste producteur artistique, Jean-Luc Aimé partage son temps entre les théâtres, studios, la réalisation artistique, les créations numériques sonores et visuelles et la recherche.

 

 Aujourd’hui,Il participe à de nombreuses créations avec différents artistes et formations, il poursuit sa recherche sur les symboles et les langages sonores. Sa création musicale s’enrichit de la vidéo et s’inscrit  dans le sens de ses convictions et de son engagement personnel. Il est membre du groupe de recherche arts et science Inflexion qui participe au programme international ARTISTICC

 

 

 

 

 

Jessica Roumeur est autrice et comédienne. Elle codirige la compagnie La Divine Bouchère fondée en 2015 avec la comédienne Louise Forlodou. Elle mène son parcours universitaire (Maîtrise de Lettres Modernes et Master 2 Management du Spectacle Vivant) en parallèle de son engagement au Théâtre Morosoff. C’est dans les créations collectives de cette compagnie, sous la direction de Geoffroy Matthieu qu’elle se forme au jeu, à l’écriture de plateau ainsi qu’à la construction de décors. En 2013, elle écrit Concerto pour salopes en viol mineur, dans le cadre de Silence on viole, campagne artistique contre le viol qu’elle organise en novembre 2013 aux côtés de la plasticienne Marion Plumet et du Planning Familial 29. Le Concerto, mis en scène par Antonin Lebrun (Cie Les Yeux Creux) est la première production de la compagnie La Divine Bouchère. Elle écrit et joue aussi pour d’autres compagnies (La Rigole, Le Courant d’air, Le Cri suspendu, Le Théâtre du Grain, etc.) et travaille actuellement à l’écriture de la prochaine création de La Divine Bouchère, Lettre à Dr K., pièce qu’elle interprètera aux côtés de Louise Forlodou. Jessica est également chanteuse et poursuit sa formation dans la classe de chant et le CEM d’improvisation du Conservatoire à Rayonnement Régional de Brest.

 

 

 

Rémi Boinot

 

Manipulateur de signes et d’images, Rémi Boinot , emprunte tant dans les cultures occidentales  qu'asiatiques ou africaines.  Par Une œuvre protéiforme (vidéo, son, écriture, peinture, installation, sculpture-assemblage,  photographie, mise en scène...), il sonde ce qui relie notre quotidien au politique, entre choix et compromis. Adepte du collage de sens, du télescopage de réalités, d'associations symboliques et de jeux de langage, il examine l'autre, l'étranger, entre dissemblance et parenté. Avec une sagacité plastique incisive, il met en relief ce qui fait sens commun ou atomise les communautés. Ses œuvres sont des révélateurs, sortes de précipités ironiques de nos faiblesses mais aussi de nos sursauts.

 

LE TEMPS ONKALO # 3

Jean-Luc Aimé, Jessica Roumeur _ musique, texte

 

27 avril 2016 à la Maison de l’arbre à Montreuil dans le cadre de la Nuit de Tchernobyl

 

LE TEMPS ONKALO # 2

Jean-Luc Aimé, Jessica Roumeur _ musique, texte

16 avril 2016 au 3, rue Louis Pasteur, Douarnenez dans le cadre de la Nuit du Nucléaire

A l’issue d’une semaine de résidence à la Friche supergel - Douarnenez

LE TEMPS ONKALO # 1

Jean-Luc Aimé, Eric Thomas _ musiques, Stéphanie Siou - danse

1er avril 2016 Le Maquis – Brest  en partenariat avec le maquis

A l’issue d’une résidence au Maquis